Grande enquête sur la formation et les compétences 2022

Grande enquête sur la formation et les compétences 2022

Pas de déprime, et pourtant rien ne vous a été épargné !

La 7e enquête de l’Observatoire Archimag-Serda Compétences sur les métiers et compétences des professionnels de la gestion de l’information (1) nous apporte quelques enseignements.

Dans une ambiance post-Covid, de guerre et d’élection présidentielle, on pourrait croire que la déprime nous guette. Pourtant nos métiers sont toujours très dynamiques, les professionnels dans l’ensemble se sont adaptés et après quelques tâtonnements en 2020, l’année 2021 a vu le développement très marqué de nouveaux outils et de nouvelles pratiques ; la digital workplace devient un outil indispensable au quotidien, la temporalité des actions et les lieux de travail deviennent hybrides. Le télétravail devient un standard dans les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées et presque tout le monde y trouve son compte. On dit que les grandes crises amènent toujours de grands changements…Eh bien on peut dire que la règle s’est vérifiée encore une fois !

Être agile, collaborer et innover : des “softs skills” qui prennent tout leur sens

Savoir être agile et collaborer ont toujours été en tête dans les précédentes études, ce n’est qu’une confirmation. On peut voir cependant la capacité à innover et à être créatif légèrement monter. Il faut savoir que ces compétences sont très hautes dans la liste d’exigence des recruteurs. A compétences métier égales, on préfère souvent un profil qui saura être créatif et qui partagera son esprit d’innovation.

La confiance règne toujours...

6,9/10 : c’est la note moyenne que vous avez accordée à la confiance en l’avenir de votre métier. Cette note est en hausse progressive depuis trois ans et stable cette année.

La question n’est plus “Mon métier va-t-il cesser d'exister ?”, mais bien “Comment m’adapter et me positionner pour apporter mes compétences et participer aux changements” ?

Voici quelques verbatim qui illustrent ce propos, avec un positionnement vers l’avenir : « Je reste convaincue de l’intérêt de nos métiers et avec de la pédagogie et de l'engagement, les résultats sont positifs !», « Mon métier est en pleine expansion et nouvellement créé. Même si les missions évoluent à l'avenir il y aura toujours besoin de nos compétences, de manière croissante”, “Nous continuerons d'avoir un rôle important de médiateur entre la masse croissante d'informations et l'utilisateur final”. D’autres constatent une amélioration sur le marché de l’emploi : “Avec des compétences solides et de l’envie, il y a plus de facilité à trouver du travail qu'il y a quelques années”, “La collecte et l'analyse de l'information afin d'aider à la décision devient un travail indispensable pour l'entreprise, et ça, nous savons le faire”, “De beaux projets se profilent !”.

… Mais pas partout

En filigrane, on trouve d’autres commentaires moins enthousiastes notamment sur les stratégies internes. “Le domaine d'activité dans lequel j'évolue tend à réduire la place et l'importance accordée à mon métier”, “Manque de reconnaissance interne et de visibilité sur la pérennité du service à deux ans”. D’autres s’interrogent : “Le marché du travail va devenir compliqué, et si la réduction de coûts arrive, les fonctions support seront concernées. Quels seront les métiers de demain post-Covid ?”.

Les budgets sont évidemment essentiels et les professionnels de l’infodoc sont encore plus de 40 % à déclarer que le budget alloué à la formation peut devenir un frein. « Dans un contexte d'économies, le métier reste en danger», s’inquiète un répondant ; un autre accentue cette perception : “ Les choix de la direction ne m’offrent aucune perspective d'élargissement de mon champ d'activité”, “Il y a un manque évident de moyens matériels et humains par rapport aux exigences”.

Pourquoi suivre une formation ?

A la question “pour quelle raison décidez-vous de suivre une formation”, vous êtes 74 % à déclarer que c’est pour pouvoir évoluer dans votre métier. Ceci est en corrélation avec ce que nous avons vu précédemment. Viennent ensuite la prise de nouvelles responsabilités ou d'une nouvelle fonction (50 %) et le lancement d’un nouveau projet (40 %).

A noter que 21 % d’entre vous déclarent utiliser la formation pour valider des acquis. C’est effectivement une excellente façon de valider des compétences quand on n’a pas eu de formation initiale dans le métier exercé.

74 % des salariés déclarent avoir bénéficié d’au moins une formation complémentaire au cours de leur carrière - et même 57 % d’entre eux à plusieurs reprises, c’est un chiffre en légère baisse. On peut toujours déplorer que 1 professionnel sur 4 n’a pas véritablement accès à la formation continue.

Vite, vite ! Une formation !

A la question “envisagez-vous de suivre une formation à l’avenir”, deux tiers des répondants déclarent vouloir se former dans les deux prochaines années et même plus d’un tiers dans les douze mois. Vous êtes également plus de 40 % à viser une formation certifiante ou diplômante. Le compte personnel de formation (CPF) permet cela et on commence à voir plus de professionnels se lancer dans cette aventure qu’au début de la réforme, ce qui est sans doute dû à une meilleure connaissance du dispositif.

Les documentalistes, les bibliothécaires et les professionnels de la veille sont les plus demandeurs de formations courtes et opérationnelles. Les projets de formation dans ce domaine sont très orientés vers les outils.

Consolider ses compétences, mais dans quel domaine ?

Vous êtes 65 % à vous tourner vers les outils métier, qui représentent un socle d’efficacité, surtout avec l’émergence du télétravail. De la même manière, vous êtes deux tiers à penser que trouver l’information, que ce soit sur internet ou dans votre système d’information est d’une importance forte. Vous pensez très sérieusement à monter en compétences sur les méthodes de gestion de projet et les méthodes pour mettre en place une démarche collaborative. Le traitement et la gestion des data reste aussi un enjeu fort avec la multiplication des flux dématérialisés et certaines contraintes réglementaires (comme le RGPD ou la préservation de la preuve pour les archives électroniques).

Quels sont les savoir-faire qui comptent vraiment ?

Savoir gérer un projet arrive très clairement en tête. Cela vient confirmer fortement la nécessité de travailler en mode projet au quotidien et d’être agile. Rechercher et analyser l’information et savoir la diffuser via le bon canal est, pour vous, tout aussi important.

La maîtrise des logiciels métier reste un socle de base, mais perçu comme moins important, tout comme la connaissance de la réglementation.

Et les savoir-être ?

L’adaptabilité et le fait d’être agile sont très présents pour 42 % des répondants, viennent ensuite : savoir coopérer et collaborer (25 %) et la capacité à innover (17 %). La notion de créativité commence à émerger (7 %), cela ressortait très peu dans nos précédentes enquêtes, mais on voit que les dernières années ont présenté quelques challenges ! Etre agile, s’adapter et développer une capacité à innover dans une certaine créativité coulent donc de source.

Vos critères de choix d’une formation

Comme toujours, la qualité du programme détaillé est la première clé d’entrée pour choisir sa formation pour 70 % des sondés. Si la réputation de l’organisme de formation entre dans les critères de choix, les méthodes pédagogiques mobilisées et le format (durée, nombre de participants) constituent un critère déterminant pour plus d’un tiers des répondants.

Le tarif peut entrer en ligne de compte et vous êtes 28 % à le regarder de près. 

Presque un quart des répondants apprécient fortement que la formation puisse être dispensée à distance, c’est une grosse progression, mais les nouveaux modes de travail sont passés par là. On constate, dans nos évaluations qualité, la même propension forte à apprécier la formation en distanciel (plus de 60 % d’adhésion).

 

Jean Gauthier
[Directeur | Serda Compétences]

(1) Enquête menée en ligne du 1er février  2022  au 1er mars 2022 auprès de 350 professionnels de l’information.